A proximité immédiate de Skiathos il y a Skopelos. Les Sporades du Nord sont en effet assez proches les unes des autres et les distances des unes aux autres se parcourent donc très facilement en quelques heures seulement. Nous avons donc choisi d'aller directement sur le port principal de l'île qui s'appelle...Skopelos, évidemment.
Ce port est assez bien abrité semble-t'il mais surtout assez pittoresque, très différent de celui de Skiathos (il faut dire que Skiathos c'est l'aéroport, donc un endroit très touristique)
Allez hop, on loue un scooter et on part explorer l'île :
Comme vous ne manquez aucun des articles de ce blog, fidèle lecteur que vous êtes, et je vous en remercie car cela est très motivant, vous savez deux choses : la première c'est que je ne suis pas seul à bord, car j'ai embarqué un équipier à Khalkis il y a quelques jours. Et la seconde c'est que nous sommes dans l'ultime étape avant de rejoindre la première des Sporades (enfin la première sur notre route, ce n'est pas le résultat d'un concours) l'île de Skiathos.
Parti de Pighadi le matin de bonne heure sous un ciel non moins radieux que nous d'ailleurs, et aprés avoir fait le plein des réservoirs d'eau, car souvent dans les îles l'eau est rare, nous avons fait route au Nord d'Evvia entre cette île et le continent dans un paysage sublime.
J'ai eu un temps la tentation d'explorer un peu le golfe de Volos qui est entouré de sommets assez élevé mais le faible nombre de mouillages possibles m'a finalement dissuadé. Ces tergiversations passées, il n'était que temps de préparer l'ancre car déjà l'île de Skiathos se profilait devant nous et la baie de Koukounaries (rien que le nom m'amuse...) nous ouvrait ses bras (de mer bien entendu).
Cette baie est bordée de plages de sable fin, dont la principale au fond autorise l'accés à une sorte de petit lac salé qui se trouve juste derrière, n'étant séparée d'elle que par une très jolie pinède. Nous avons été accueillis dès notre arrivée par 2 cygnes d'une élégance rare et qui possèdent cette particularité d'être des cygnes de mer (ainsi de même qu'il y a des marins d'eau douce, il existe aussi des cygnes de mer...)
A la parade devant les plagistes qui ne les calculent pas...
Nous sommes donc allés voir ce lac, qui fait partie d'une zone animalière protégée :
On peut d'ailleurs distinguer sur l'autre berge deux spécimens d'une espèce qui a juré de voir se produire sa disparition, mais je n'en dirai pas plus, ce qui ne m'empêchera pas de ne pas en penser moins... Comme nous avions décider d'aller visiter l'île, il nous fallait un port. Il n'y en a qu'un, c'est donc celui-là que nous choisissons et surtout nous n'oublions pas nos lunettes de soleil car chemin faisant nous en prenons plein les yeux !
Et nous arrivons enfin à Skiathos qui est le nom du port en même temps que celui de l'île, on pourrait presque dire " au nom du port, de l'île et du fin d'esprit" mais là j'hésite...
Ayant vaguement entendu parler d'un Kastro et fidèle (oui, là j'avoue...) à notre sens inné de la découverte, nous partons à sa recherche, armés de nos tongs, sans même avoir jeté un oeil sur la carte, et en ayant oublié de prendre de l'eau bien sûr, dans la direction qui nous semble vaguement être la bonne (car impossible de se guider aux étoiles en plein jour). Après quelques tentatives infructueuses d'auto-stop nous finissons par observer que la route n'est pas bien large, qu'il y a peu de voitures qui l'empruntent (et aucune qui nous prenne) et que de surcroît pas un panneau routier ne parle de ce Kastro !! Renseignements pris chez l'habitant il s'avère que nous sommes quand même sur la bonne voie (pour choper des crampes et des ampoules surtout), donc on continue. La conversation se distend de façon inversement proportionnelle au volume que la langue occupe dans la bouche en se desséchant, et à vue d'oeil nous n'avons fait qu'environ 5 kms mais avec des montées...qui comptent double !!
Une camionnette s'arrête qui fait la navette avec un monastère, mais nous allons au Kastro et pas elle alors elle repart (et pas nous, ou si peu...). Grossière erreur de débutant que nous avons commise là, mais vous verrez plus loin, si vous nous accompagnez encore un peu que finalement ce fût un mal pour un bien. En effet nous avons vite finit par nous rendre compte que le monastère était sur notre route... mais trop tard, et en attendant ça grimpe, ça grimpe !! Heureusement le temps est un peu couvert ce qui nous évite d'avoir trop chaud, par contre, au fur et à mesure de notre élévation (pas spirituelle mais en altitude) le panorama nous offre une vue insaisissable sur l'île voisine de Skopelos. Comme c'est compris dans le prix de la visite de l'île on en profite pour immortaliser le moment :
Mais soudain un gargouillis se fait entendre et à proximité d'une petite chapelle au bord de la route, nous découvrons que jaillit une source d'eau. Il n'en fallait pas plus pour que langues et gosiers retrouvent leurs fonctions naturelles et qui plus est la source traversant la chapelle et sortant à l'air libre juste sous une icône, il se trouve par conséquence que nous nous sommes désaltérés avec de l'eau sacrée, ce qui n'en est que mieux, non...?
Soit dit en passant, dans un endroit aussi préservé que l'est la Grèce, d'une façon générale, de la pollution, c'est avec confiance que nous buvons cette eau, ce qui n'aurait sans doute pas été la même chose partout....suivez mon regard...
Pendant que nous faisions une pause, une voiture s'arrête et un couple en descend pour visiter le site. Jusqu'à présent l'auto-stop n'avait pas vraiment fonctionné, mais là l'auto était déjà stoppée, alors tentons notre chance....bon raté, c'est un couple de grecs mais visiblement ils ne vont pas au Kastro, alors on se remet en marche.
Nous arrivons bientôt en vue du monastère qui n'est qu'à une centaine de mètres de la route et nous comprenons alors la bourde que nous avons commise de ne pas prendre le mini-bus tout à l'heure puisqu'il y menait, ce qui nous aurait économisé une bonne grimpette ainsi que peut-être 3 ou 4 kms de marche...
Mais quelqu'ait été le mode de déplacement, puisque nous y sommes, autant aller le visiter ! Venez...
Et bien sûr le Papaç
La visite en vidéo :
Aprés cette agréable parenthèse, nous nous remettons en route. Encore une belle montée,puis nous faisons peut-être 1 km et plus une seule voiture ne passe !! ...au bout d'une demie-heure nous entendons un moteur, aussitôt nous tendons le pouce, et voilà que notre couple de grec aperçu à la source et que nous avons ensuite croisé au monastère se présente. Ce coup-ci, il s'arrête et nous embarque et c'est vraiment inespéré, nous n'avions fait je pense que la moitié du chemin !! Du coup il nous emmène jusqu'au Kastro (ou presque parce qu'à un moment il n'y a plus de route et le chemin est barré par une grosse flaque d'eau) nous le remercions chaleureusement et il fait demi-tour, en fait ils nous ont vraiment véhiculé jusque là par compassion puisqu'ils repartent. Merci, efaristoumé :-)
Je dois dire que nous étions vraiment dans l'expectative au sujet de ce qui nous attendait à ce Kastro...pas de voitures garées, pas de panneau indicateur nulle part, le chemin de terre inondé mais bon, poussons plus bas et allons voir. Encore un petit kilomètre (en descente) et nous arrivons :
Un site inexpugnable
L'ancienne mosquée avec sa drôle de bouille !
Plage à proximité uniquement accessible par la mer
La porte d'entrée qui était précédée d'un pont-levis (qui n'existe plus)
Les tables pour le picnic en contrebas
...et les assiettes par contre en haut !!
Voilà, le Kastro est un petit trésor qu'il faut absolument aller voir et qui n'est pas du tout mis en valeur, ne serait-ce que par le manque de signalisation. C'est l'ancienne capitale de l'île qui s'est perchée ici à une époque où la piraterie sévissait dans ces eaux. Parfaitement fortifiée, elle fût cependant tour à tour occupée par les byzantins, les vénitiens et les turcs (d'où la présence de la mosquée qui redevint par la suite une église orthodoxe, un peu un changement de bail commercial en quelque sorte...) Dans l'époque moderne le centre de vie s'est déplacé et le port de Skiathos est désormais la capitale. Le Kastro fût donc peu à peu abandonné à partir de 1830, mais comme souvent en Grèce, pas les lieux de culte qui eux sont toujours debout et entretenus quand toutes les habitations sont à ce jour réduites à l'état de monticules de pierres envahis par la végétation.
Un petit arrêt au snack "Ourania Place" en remontant nous fera faire la connaissance d'Ourania (Uranus) et d'Ariafni (Ariane) sa fille, toutes deux d'une simplicité et d'une gentillesse absolues. Arrêt que je vous recommande expressément !
"Ourania Place" avec Quentin et Ariafni
Partis dans les conditions que vous savez, il ne nous restait plus maintenant qu'à entamer le chemin du retour, ce que nous ferons...en voiture, grâce à la gentillesse d'Ourania qui nous ramènera à Skiathos, oufff...!!
