mardi 29 juillet 2014
Quelques mots rapides pour vous donner quelques nouvelles du bord. Je profite de mon quart pour cela en connectant sur le telephone puisque le principal probleme rencontré pour tenir a jour ce blog est l'absence de reseau wifi ouvert disponible. Partage, partage ? Je pensais que c'etait le maitre mot actuel avec celui de mobilite au sujet de l'internet...
Je vais donc faire tres vite, la minute de connexion etant facturee au prix du kilo de caviar.
Nous avons franchi le detroit de Messine cette nuit a 3h11 precises, nous sommes donc en mer ionnienne. Tout va bien a bord, maintenant c'est cap direct sur la grece !
Nous nous etions quittes a Bastia sous la pluie depuis nous avons parcouru plus de 300 miles en passant par l'ile d'elbe, l'ile du giglio (nous avons croise le concordia en mer lors de son remorquage, a proximite de l'ile de monte cristo), Rome, les iles Pontines avec Ponza et Ischia, l'ile de Capri puis les iles eoliennes avec le Stromboli et Lipari. Rencontres avec les dauphins et aussi une tortue, peche d'une daurade et autres activites marines nous ont occupes, sans parler des escales.
Je vous dis a bientot, je reprends la veille, il y a pas mal de cargos dans le secteur !!
Arriverdercci
mardi 22 juillet 2014
La mer ou l'amer ?
Pendant nos navigations, nous veillons, en bons marins consciencieux que nous sommes, le canal 16 sur la VHF. Ce canal est également veillé en permanence par le CROSS qui est le centre régional qui gère les secours et coordonne les moyens déployés pour l'assistance aux marins. C'est un canal commun à tous qui n'autorise pas de communication privée. Ce que vous dites sur le "16" est entendu de tous, et à l'inverse vous entendez ce que les autres y communiquent, pour autant que vous vous trouviez dans la même zone de navigation (on n'y entend pas ce que racontent les bretons en Bretagne quand on navigue en méditerranée par exemple. Qui a dit "heureusement" ??!...).
L'autre jour, nous étions l'après-midi, en train d'effectuer la traversée entre Port-Cros et la Corse, cap sur le "cap corse" justement, lorsqu'un message en provenance d'un autre bateau capta notre attention, une alerte concernant "un homme à la mer", une femme en l'occurrence. Les conditions de navigations étaient clémentes alors, en pleine journée ensoleillée, mer belle, vent d'environ 12 noeuds et température de l'eau estivale faisant que même si il n'est jamais anodin de voir un équipier tomber à l'eau, autant que ce soit dans ces circonstances là ! Mais voilà, la suite du message était terrifiant : le skipper était parti se reposer à l'intérieur du bateau depuis 1 heure et lorsqu'il était remonté sur le pont sa femme avait disparu...elle n'était plus sur le bateau ! Forcément en 1 heure un bateau ça avance ! Bien évidemment , j'imagine la détresse de cet homme appelant sa femme et se rendant dans tous les coins de son bateau en se refusant de croire à l'impensable : elle était tombée à l'eau...mais où, mais quand ?? Comment la retrouver dans cette étendue si vaste , tout ce qui est visible d'une personne dans l'eau, c'est sa tête, grosse comme un ballon....si elle n'est pas déjà sous l'eau.
Ici on ne reste pas au bord de la route, ici il y a du vent, des courants, des vagues. En 1h, une personne tombée à l'eau peut énormément dériver...et il y a plus de 2000 m de fond !
Très vite les secours se sont organisés et un avion de la marine ainsi qu'un hélicoptère ont décollés de leur base respective afin de baliser la zone, d'y patrouiller et de démarrer les recherches après avoir fait des estimations de courant et de dérive possible. Un plaisancier qui naviguait dans le secteur s'est également dérouté pour aller prêter main forte. La solidarité des gens de mer n'est pas une légende urbaine. Nous avons reportés les coordonnées longitude et latitude sur la carte : nous étions à une quarantaine de milles du lieu des recherches c'est à dire à environ 8h de navigation à la vitesse qui était la notre à ce moment-là, puisque le drame s'était joué devant nous, là-bas, si près mais hors de notre portée malgré tout.
Le ballet des avions de recherche a duré tout l’après-midi et je dois bien reconnaître que passé la première heure, tout au plus une heure et demie, les doutes ont du commencer à s'installer dans l'esprit de cet homme, qui, au demeurant semblait parfaitement maîtriser ses émotions, tout au moins pour ce que nous pouvions en juger à l'écoute des différents échanges radio qui ont ponctués l'après-midi. Là nous en étions à plus de deux heures de recherche, les appareils en vol étaient déjà partis ravitailler un première fois.Et puis soudain, un message d'un bateau qui disait envoyer une bouée, un bref instant on a pu croire qu'il s'agissait d'une autre intervention, ce bateau n'avait jusqu'alors pas été entendu sur les ondes. Et puis une confirmation, quelques échanges radio un peu dans l'incompréhension de ce qui passait...notre homme se trompant dans le nom du bateau et en appelant un autre, à plusieurs reprises, qui ne répondait forcément pas, on sentait sa voix vibrer. Personne ne lui répondant. Et puis c'est ce bateau qui a lui-même appelé pour annoncer qu'il venait de retrouver sa femme saine et sauve ! D'un coup toutes les tensions se sont libérées et ce malheureux marin en pleurait d'émotion et de joie mais aussi sans doute de peur et de doute trop longtemps refoulés tout au long de cet après-midi qui restera je pense inscrit dans sa mémoire pour toujours. Une grande émotion nous envahit nous aussi qui avions suivi à distance ce drame de la mer et son heureux dénouement.
Oui, la mer ça peut être amer...
On le sait, on y pense, et puis on continue parce que c'est tellement fort...
PS : Sommes toujours à Bastia, départ prévu demain fin de matinée cap sur l'ile d'Elbe, une courte navigation, mais cependant nous quittons la France pour l'Italie. On verra bien pour les connexions internet....
lundi 21 juillet 2014
La lune et le Goeland
Nous sommes à Bastia depuis hier, coincés ici par une météo orageuse et un coup de vent annoncé. Ce qui me permet de mettre à jour le récit de notre épopée et de publier un deuxième article.
Et c'est la vision d'un couple improbable qui va m'en fournir la matière.
En effet, lors de notre navigation entre la Ciotat et Port-Cros, nous avons eu le rare privilège de croiser la route de ce joli couple naviguant de concert. Il s'agissait d'un poisson lune et d'un goéland.
Il faut croire que, même parmi les couples les plus improbables que la nature nous offre l'occasion d'observer, il existe des tensions : le port de tête un peu pincé de madame Goéland qui tourne ostensiblement le dos à son compagnon poisson lune nous renseigne avec précision à ce sujet.
Le temps de notre rencontre, qui a duré plusieurs minutes nous a permis de nous assurer que ces deux-là, bien que se boudant visiblement, n'en étaient pas moins ensemble par hasard. Notre passage à proximité ne les a pas dérangés outre mesure et loin derrière notre sillage nous pouvions encore deviner en même temps que leurs silhouettes que la réconciliation ne tarderait pas.
Plus avant dans la journée, notre arrivée tardive à Port-Cros nous a donné l'occasion de vérifier un théorème : celui des places disponibles. En vue du port de Port-Cros vers 20H30 nous constations, comme il est usuel à cette période de l'année, que la zone de mouillage était bien dense et que les corps morts disponibles devant le port étaient tous occupés. Tous...? Oui, tous...enfin presque, puisqu'au moment ou nous faisions demi-tour afin d'aller mouiller notre ancre un peu plus loin, une vedette à moteur s'est insinuée sur notre AR, nous signifiant sans aucun doute possible qu'une place venait de se libérer à l'instant !! Certains qui me connaissent n'en seront pas étonnés outre mesure puisque je suis régulièrement abonné aux mêmes circonstances en voiture...cqfd : théorème vérifié !
Nous décidons demain matin de quelle sera notre prochaine étape, l'idée serait de passer vers l'ile de Giglio pour voir si le costa concordia a été renfloué. Nous on se retrouve bientôt, ici même :)
A bientôt !
PS : je vous informe que Camillette nous invite dans "sa cabine" dont le lien figure dans la marge, afin de partager avec vous ses sentiments, ses observations, sa vie tout au long de notre périple. Bonne visite !
jeudi 17 juillet 2014
Un blog pour un voyage
Il était une fois....
Mais je devrais plutôt écrire "îles" était une fois...
En effet ce blog va raconter et illustrer un voyage en voilier vers et à travers les îles grecques au départ de France. Je n'ai jamais tenu de blog ni jamais navigué dans les îles grecques : on part donc de zéro !
Et justement, à propos de départ, notre point de départ à nous, notre point "zéro" sera La Ciotat où nous nous trouvons actuellement, occupés à boucler les ultimes préparatifs.
Demain je vous en dit plus sur notre programme et à propos de l'équipage....
Alors, à demain ?
Mais je devrais plutôt écrire "îles" était une fois...
En effet ce blog va raconter et illustrer un voyage en voilier vers et à travers les îles grecques au départ de France. Je n'ai jamais tenu de blog ni jamais navigué dans les îles grecques : on part donc de zéro !
Et justement, à propos de départ, notre point de départ à nous, notre point "zéro" sera La Ciotat où nous nous trouvons actuellement, occupés à boucler les ultimes préparatifs.
Demain je vous en dit plus sur notre programme et à propos de l'équipage....
Alors, à demain ?
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