lundi 25 août 2014

Zakynthos suite


Sans doute, tout comme moi, ne vous êtes vous jamais rendus sur une autre planète ? Tout comme moi jusqu'à ce jour, jusqu'à ce soir... En fait de planète, je devrais plutôt parler d'univers, une sorte d'univers parallèle dans lequel je me suis retrouvé englouti, après avoir suivi, tout d'abord afin de l'assouvir, ma soif de curiosité touristique, puis avec une avidité grandissante, jusqu'à me laisser entraîner, toute résistance abandonnée, dans l'intimité de la belle inconnue, vous emmenant découvrir cette ville dans mon sillage.
Dans cet autre monde, tout est semblable mais tout est différent. Les lieux, les gens, les choses : tout vous est familier. Et pourtant, rien n'est identique. Vous voici dépaysé alors que vous pourriez très bien être ici chez vous. Commençons par les gens, voulez-vous? Constitués tout comme nous, habillés de la même façon et se déplaçant sur leurs deux jambes, jusque-là rien ne les distingue de vous ou de moi, pas d'extra-terrestres donc. Évidemment c'est lorsque vous les entendez parler que leur origine se révèle, ce sont des "ici", des" autres", des êtres de ce fameux univers. Pas un seul mot de ce qu'ils disent, pas une seule lettre de ce qu'ils écrivent ne vous est compréhensible. Et puis dans ce monde, il y a une chose étrange : nulle part, en aucune circonstance on ne décèle de signe d'énervement, on ne ressent de stress ni ne recense d'agressivité. Par défaut c'est le sourire qui s'affiche, au pire, une indifférence polie. Cette attitude se ressent partout, elle flotte dans les airs. A vrai dire elle doit être quelque chose de fondamental de l'univers en question, puisqu'ici pas plus que dans les îles précédentes, je n'y ai vu l'ombre d'un képi, je n'ai senti l'omniprésence des" pouvoirs publics", ceux que communément (dans notre monde à nous) j'appelle les empêcheurs de tourner en rond. Rien, pas un seul, que ce soit en ville, sur les routes ou ailleurs. Et bien croyez-moi si vous le voulez mais ce monde-là tourne rond, bien rond même. Sans képi. Et bien, vous savez quoi, cela possède une saveur particulière, il règne une ambiance de paix joyeuse empreinte de sérénité. Ce qui est dans l'air ici, qui ne se respire mais se ressent, c'est tout simplement un parfum de liberté. La liberté en tant que bien commun, naturel,  finalement une évidence. La paix sans personne pour nous la garder, comme le disait un humoriste célèbre, mais finalement gardée par tous.

Continuons donc notre visite nocturne de la ville entamée hier, et pour que ce soit plus vivant encore, donnez-moi quelques minutes, j'y retourne.

Ensemble captivé par les charmes subitement dévoilés lors du face à face initial avec cette grande esplanade et ce parfum de liberté qui s'évade de l'échancrure béante, sorte de "corsage" urbain évocateur de promesses plus intimes, je descends, me glissant dans le rétrécissement déjà évoqué, entre tentures et parasols, lesquels parent les commerces plus qui ne les vêtent, jusqu'à cette seconde esplanade, sorte de nombril de la cité.
 Ici on n'est plus attiré, ici on est déjà conquis, parfums, lumières, voilages qui jouent dans la brise chaude du soir, la ville vous tient et vous caresse à la fois, à moins que ce ne soit le contraire.
 Ivresse et volupté, sensation de douceur renforcée par l'extrême tiédeur de l'air, c'est le lieu même qui fournit cette douceur, les pierres au sol et les murs gorgés de cette chaleur emmagasinée dans la journée, circule faiblement et m'enveloppe.
Plus bas encore, plus étroit, presqu'invisible un passage s'est maintenant révélé, lumières tamisées, voilages plus fins, vaporeux presque, plus rares aussi. La chaleur se fait plus intense, l'air ne circulant quasiment plus. C'est une sorte de plongée, une apnée vers des profondeurs inconnues mais que je devine insondables. Sous les arcades qui m'envoutent, échopes et restaurant ou cafés, tout est plus resserré, la proximité est partout, les sourires, les conversations, les regards sont plus proches, plus intimes et vous invitent à continuer encore, plus longtemps, plus bas, plus profondément cette plongée dans Zakynthos.
Je ne sais pas à quel moment précis, j'ai tout à fait perdu le sens du temps et de l'orientation, peut-être est-ce la conséquence d'un air trop pur, trop chaud, l'atmosphère des mondes parallèles si elle n'en est pas moins respirable, peut cependant provoquer une sorte de sur-oxygénation étourdissante. Toujours est-il que lorsque j'ai repris mes esprits, ce sentiment de paix éprouvé plus tôt dans la soirée ne m'avait pas quitté. Je le garde donc et l'emporte avec moi, comme un trésor, c'est un secret que je vous confie.

A bientôt,

vendredi 22 août 2014

Zakynthos




Pour commencer je dois avertir les amateurs de la marque à la pomme que Zakynthos n'est pas la traduction grecque de MacIntosh. Ce préambule nécessaire étant posé venons en au reste :

Ce soir je suis à Zakynthos. Ou plutôt devrais-je dire j'ai la chance d'y être. En effet, arrivé à l'entrée du port aux alentours de 20h, je me suis vite rendu compte que celui-ci affichait complet... le temps d'aller faire un tour du côté du quai des "locaux" où, semblait-il, on devait pouvoir trouver à caser malgré tout Alizée et ses 4,5m de hanches, je m'aperçois qu'un voilier est en train de sortir du port. Étant donné que j'étais le seul bateau à l'arrivée, ce ne pouvait donc être qu'un "partant". Etonnant à cette heure, mais pourquoi pas ? Rappelez-vous qu'il m'était arrivé la même chose à Port-Cros, il y a un peu plus d'1 mois maintenant. Ni une, ni deux je retourne vers le quai des plaisanciers. Ma place est là... bien sûr. Merci.

Un petit repas vite avalé, et puis douché et changé, je pars visiter la ville dès ce soir.

En effet, elle m'attire. Il faut vous dire qu'ici, le quai est à l'écart de la ville et que bien qu'étant un port, Zakynthos n'est pas tournée vers lui. Je me dirige donc vers le bruit et les lumières, là-bas, ou bout de la digue. Mais d'abord je dois traverser un parking, puis une avenue, très passante. Quand je vous dis que le port n'est pas en ville !
Imaginez, qu'en plus cette avenue n'est pas éclairée. Cette ville ne se livre pas aussi facilement au marin, d'un simple coup d'oeil jeté depuis le pont de son bateau. Elle se mérite, elle se fait désirer, elle vous fait languir. Car ce que j'en aperçois de l'autre côté de l'avenue, semble bien réjouissant. C'est ainsi par une immense esplanade que je vais faire mon entrée, la deuxième donc, dans Zakynthos.
Quelques mètres plus loin, je réalise que le moment est magique. Cette ville qui se cachait presque, s'offre soudain à moi, sans détour, entière, de la même manière qu'une femme qui se donne, totalement. Je suis happé par un tourbillon de lumières et de couleurs. Il y a ces lampadaires et leurs reflets sur le sol couvert de grandes dalles de pierre, il y a ces éclairages, directs ou pas, aux terrasses des restaurants, il y a ce bar lounge avec ses deux terrasses en vis à vis où la totalité de l'éclairage est uniquement réalisé par des photophores translucides dont chacun semble émettre une vibration de lumière qui se répond de l'un à l'autre, dans une sorte de conversation lumineuse. Il y a cette statue de quelque homme célèbre devant laquelle des flashs d'appareils photos lancent des fulgurances bleutées. Je m'asseois sur une margelle en pierre qui jouxte et borde une église, en pierre également. Étourdi, les yeux brillants du reflet de cette symphonie lumineuse, je me concentre pour les empêcher de cligner, afin de ne pas en perdre une seule note.
L'esplanade est très animée, et pour tout dire, il s'y rencontre un trafic automobile intense. Réduit, mais intense. Car ce sont de petites voitures électriques de location aux mains de pilotes débutants ou confirmés, et dont le point commun réside dans un large sourire courant d'une oreille à l'autre, et suivis de près, ou simplement du regard, par des mamans partagées entre fierté et inquiétude. Le décor n'est pas encore tout à fait planté, car tout ce petit univers est bordé de constructions dont l'identité se laisse à peine déceler à celui qui ne penserais pas à lever les yeux. Ces bâtiments à 2 ou 3 étages, dont la vocation commerçante se devine aux larges arcades qui les ouvrent du bas, livrent dans le même temps, l'origine de leur inspiration italienne présumée. Un grand bâtiment, certainement administratif, occupe la majeure partie du fond de la scène, prestigieux, laissant tout de même ouvert sur son flanc une large échancrure.

Cette ville est aguicheuse et elle sait adroitement vous amener dans son cœur. Une fois appâté par cette esplanade, voici que, sous la forme d'une rue qui n'en est pas vraiment une, parce que d'echancrure béante elle est devenue avenue, parce que piétonne de nature, mais aussi parce que cette artère dans toute son évidence se hâte de vous aspirer en usant de son magnétisme, je reprends ma marche, impatient d'en découvrir plus. Insidieusement, je plonge dans les entrailles de cette ville au pouvoir étrange. Une analyse plus approfondie, de type géométrique me démontrerait sans doute que ce dessin de rue dont l'implantation des terrasses et des bâtiments, allant en se rétrécissant, partant d'une grande largeur depuis l'esplanade, pour aboutir presque étroite dans une habile mosaïque de placettes intermediaires et de constructions plus ou moins en retrait, sur une seconde esplanade plus petite, imperceptible depuis le départ, est l'explication rationnelle de cette impression. Mais il en est autrement, car c'est ensemble que terrasses, commerces, bâtiments, éclairages se liguent et vous transportent peu à peu, la ville vous attirant ainsi dans son intimité, irrésistiblement, par la puissance de son pouvoir de séduction.

(A suivre)

jeudi 21 août 2014

Kefalonia

Certains dont je tairai le nom, m'envoie des photos de GSXR, me contraignant à répliquer sans pitié, ce que je vais faire ci-dessous :

150 kms dans la journée et deux fois le mont Kalon dans l'après-midi (900m) en Honda Dax, je l'ai fait (enfin...lui surtout) pour vous :-) la preuve en image :


Pour aller chercher des images toujours plus belles...


Aprés le vidéaste, c'est la video qui est sur le banc (de montage) : il faudra donc revenir...

A bientôt




jeudi 14 août 2014

Levkas le temps d'un arrêt

Le soir approche lentement et apporte enfin un peu de fraîcheur. Le soleil a déjà disparu derrière la ligne des maisons multicolores qui bordent le quai. Une petite brise s'est levée et les quelques petits palmiers et la promenade aménagée devant les bateaux commencent à s'animer. Quelques drisses claquent par intermittence et les pavillons multicolores qui décorent les proues des bateaux à quai s'orientent tous dans le même sens tout en voletant, malgré leurs nationalités différentes, dans un joyeux concert de couleurs du plus bel effet. Devant sa boutique démodée, Kostas est assis sur une chaise en plastique qui fût sans doute blanche, et qui semble être la seule concession à la modernité qu'il ne fera jamais. Mais les modes passent et lui et sa boutique, sont toujours au même endroit. Je suis persuadé que si l'on pouvait mettre la main sur une photo des années 20, on pourrait voir Kostas tel qu'on le voit aujourd'hui, avec à peine quelques rides en moins, des bateaux de pêcheurs remplaçant les nombreux bateaux de plaisance sur le quai. Dans sa boutique, on y trouve tout ce qu'on penserait ne jamais pouvoir y trouver justement. Il semblerait que pour qu'un objet ait pu un jour, obtenir la faveur d'y figurer, il devait avant tout faire la preuve de son incongruité ! Un chien est couché devant le petit comptoir en bois rafistolé, à l'exacte même place que celle qu'occupait avant lui, son géniteur et encore avant, son aïeul. Une odeur doucereuse vaguement écoeurante de croquettes pour chien flotte entre les rayons aux contenus disparates. Il doit rester à Kostas moins d'une dizaine de clients aujourd'hui, sans doute autant immuables, sortis tout droit d'une faille du temps, comme des témoins d'une époque qui se refuse à disparaître totalement. Vous ne rencontrerez jamais un touriste ici, Ce serait un choc de culture, de civilisation, d'époque. Ce ne serait d'ailleurs sans doute pas possible, il doit forcément exister des barrières, invisibles surement, entre ces mondes si différents qui ne peuvent que co-exister, et en aucun cas se mélanger. Si Kostas reste devant sa boutique ouverte le soir, ce n'est pas pour le commerce, non. D'ailleurs il vend si peu. Kostas reste parce que le soir, à l'heure où les touristes remplissent les terrasses des tavernas sur le quai devant la boutique, à l'heure de dîner, un accordéoniste se produit l'espace de quelques notes de musique traditionnelle grecque, ponctuant le service des plats. Et il n'y a rien tant qui puisse l'émouvoir, que cette plainte aux accords si plein d'harmonie. Un observateur attentif pourrait peut-être déceler sur cette physionomie presque minérale, si semblable en teinte et en aspect aux rochers qui bordent la côte de son île, comme un peu de brillance au coin de l'oeil. Quels souvenirs à jamais enfouis pour le reste de l'humanité survivent encore et renaissent aux notes de la musique, dans cette tête que l'on dirait sculptée ?
Même le chien paraît revivre et se levant avec difficulté, vient paresseusement lapper dans une écuelle à la propreté douteuse, 1 ou 2 gorgées d'une eau tiède, avant que de se recoucher dehors contre le fauteuil de plastique, comme pour dire à son maître qu''il est maintenant l'heure de fermer.
Bien plus tard, lorsque les derniéres lumières s'éteindront sous les treillages des terrasses et que les derniers touristes auront regagnés leurs hôtels, les accordéonistes couchés, les pavillons des bateaux pendant le long de leur mât, on devinera une faible lumière vaciller puis s'éteindre à son tour, dans la boutique de Kostas, le maître du temps de Levkas.



Paxos

Salut à tous, à toutes et aux autres. Aujourd'hui je vous emmène dans l'île de Paxoi (dire Paxos , parce que sinon c'est la défaite. Hein, Hugo? )

Bon on y était passé vite fait avec les enfants dans un mouillage tout à fait charmant, mais j'avais lu et vu sur la carte que Gaios pouvait-être une belle étape. N'écoutant que moi-même donc, nous partimes (ben oui, Alizée et moi, je vais pas y aller à la nage, non plus) de notre dernière escale sur la côte occidentale de Corfou : Limin Alipa qui s'écrit Palaiokastrita, ne me demandez pas pourquoi, j'y comprend rien. Et encore, je vous le mets pas avec les lettres bizarres là. ..! Quand on sait que le R s'écrit P et que pour dire oui, il faut dire né, on a compris qu'il valait mieux ne pas essayer (de comprendre). Donc on quitte Limin "allez-y pas" (c'est très joli comme endroit mais le problème c'est qu'il y est organisé en été le concours du plus débile des touristes sur l'eau et j'étais pas inscrit. Imaginez un instant une navigation dans un endroit un peu délicat car inconnu et parsemé de hauts-fonds, un port tout petit ou Alizée rentre à peine au chausse-pied et agrémentez le tout d'une horde de furieux en bateaux à moteur arrivant de tous les côtés à la fois et te doublant allègrement, gaz à fond y compris dans le petit port, un cauchemar!! Alizée pèse ses 12t et ne s'arrête pas d'un coup de gaz, et de plus si je m'arrête, je dérive instantanément sous l'effet du vent, ce qui est le propre des voiliers, mes capacités de manœuvre dans un petit port sont donc limitées, surtout que j'ai oublié l'essentiel il soufflait des rafales a 17 nœuds : le bonheur j'vous dis ! Je suis quand même rentré dans le port bien décidé a prendre une place si il y en avait une disponible quoiqu'il arrive, mais tout cela pour rien, juste 3 places ou éventuellement Alizée pouvait se loger, mais toutes prises. J'ai juste fait quelques photos du site,




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 (et celle-là spéciale pour toi Camillou...et on sait tous ce que tu vas dire !!)

 je suis allé mouiller dans un endroit plein de cailloux mais très joli par ailleurs et le lendemain matin à 06h30 départ!), pour faire route vers la première île au Sud de Corfou, j'ai nommé Paxoi/Paxos afin d'aller voir de plus près ce qu'il en était de ce Gaios-là (qui se dit Limin Paxon et qui s'écrit je ne sais pas comment).
Après une navigation au moteur malheureusement, par faute de vent, si ce n'est le moment où vers 08h, se levant à environ 12 nœuds, je me suis précipité sur les voiles tout content. Las, 10 minutes après, plus rien, nada, niente, fin de l'épisode vent. Rentré les voiles, et relance le moteur.
Or donc, quelques heures plus tard, en vue des côtes Nord de Paxos, j'avise un relief découpé qui a l'air de présenter quelque intérêt. Y prêtant l'oreille, je l'entend même me dire: : "viens, viens"... dit 2 fois comme cela, ce serait malpoli de refuser...
Un coup d'oeil sur le guide Imray, c'est Lakka. Ça m'avait échappé à la lecture dudit guide, ça a l'air pas mal, allons-y voir... Lakka y aller... hummm pardon !

Ben à vrai dire, j'y suis encore. J'ai d'abord mouillé l'ancre dans la baie et passé une amarre derrière moi sur un rocher.




Tenu devant, tenu derrière, ploufff à l'eau. Une eau turquoise à 28 degrés : impossible de résister ! Une très jolie baie et un petit port qui a l'air bien sympa là-bas mais inaccessible pour l'instant car vers la fin de l'après-midi l'endroit s'est brusquement peuplé et la baie s'est remplie de bateaux avec son spectacle habituel de bateaux en déroute, d'ancres en dérive et d'équipages affolés (ou l'inverse). Devant moi un yacht d'une vingtaine de metres environ, sous pavillon américain, arrivé bon dernier dans la baie, tente de mouiller à une vingtaine de mètres d'Alizée : not possibeulle !  "Hey captain, you cannot' put your anchor here, if the wind change your boat will com here (en montrant l'étrave d'Alizée) - "I will put an anchor on the rear"- "ok" dans ces conditions tout va bien, je ne devrait pas me prendre un yacht d'une centaine de tonnes sur le nez, l'étrave d'Alizée a fait ses preuves en d'autres circonstances, mais tout a ses limites !!



Bien content d'avoir pris l'option ancre plus amarre à terre, parce que la brise tombant avec le jour ça promet des bateaux les uns sur les autres cette nuit. Je m'en vais au dodo, l'assurance du devoir accompli me servant de berceuse... Mais ma décision est prise, demain je tente le port et si je peux, je débarque le Dax pour aller visiter Paxos.

(Le petit port de Lekka)

Le lendemain matin, sur le pont dés l'aube (10h environ, c'est l'aube grecque) préparatifs du bateau pour le départ et je prends l'annexe pour aller d'abord jeter un œil avant de jeter l'ancre devant le quai, car le guide parle de faible profondeur. Alizée a 2m de tirant d'eau, autant éviter d'aller s'envaser bêtement (devant le port c'est de la vase, c'est bête et en plus c'est sale). Bon ça a l'air jouable, par contre il n'y a que 4 à 5 places qui puissent me convenir et seulement 2 qui sont libres. Retour à bord et on y va !  Un quart d'heure après, on est à quai, et cerise sur le bateau, le quai est bas, je vais pouvoir débarquer le Dax sans problème : -) à moi l'exploration de l'île cet après-midi !
Par contre c'est juste de chez juste, je dois à peine avoir 10 cm d'eau sous le gouvernail ! J'espère que personne ne va arriver dans le port en faisant son boulet et en générant des vagues de sillage qui me feraient talonner. J'avance un peu Alizée pour l'écarter du quai, maintenant que le Dax est à terre. C'est au ras du quai qu'il y a le moins de hauteur d'eau.
L'après-midi, le plein d'essence du daxou étant fait, caméra, serviette de plage et maillot de bain en bandoulière (enfin le maillot, non, je suis pas assez souple !) le Dax et moi décollions du quai dans une pétarade de bonne augure (enfin, c'est le Dax qui pétarade, pas moi). Du coup, Gaios n'étant pas très éloigné de Lakka par la route, une dizaine de kms tout au plus, je décide d'une petite visite à l'issue de laquelle je trancherai sur l'opportunité ou non d'y faire escale.

J'ai adoré Paxos, des oliviers partout, partout, partout, partout, dans des coins habités ou non, je crois que l'olivier est né à Paxos. J'ai pris en photos des spécimens dont je ne me doutais même pas qu'ils puissent exister! Des gros, des grands, des tordus, des droits, des comme des arbres, des qui poussent dans des positions abracadabrantes, des tout emmêlés , j'ai vraiment kiffé (c'est ça Hugo? ) quelques photos parce que je sens que vous faîtes vos blasés de la métropole là,  et que vous ne me croyez que du bout des mots...

(Avec le dax pour donner l'échelle... des olives d'1 kg chacune il doit faire celui-là !!)







(Photos des oliviers, na)

Par contre Gaios, bof et double bof. Certes, l'emplacement est typique, un port en canal, enchassé entre un quai tout en longueur et une île toute en verdure, mais côté village hélas tout le charme a été vendu aux marchands du temple, c'est le piège à touriste dans toute sa maturité, souvenirs made in china, gelateria et tutti quanti...je fuis en pétaradant de dépit (oui, moi ce coup-ci pas le Dax) chercher ailleurs ce que cette île recèle de plus beau pour vous l'offrir en pâture, chers lecteurs et trices, car rien n'est trop beau pour vous (deuxième passage de cirage. Ça devrait aller là, pour l'audimat !!)

Ne reculant devant rien pour vous offrir des exclusivités toujours plus inédites, nous nous engageons avec le daxou dans des sentiers qui feraient même reculer une chèvre ! Mais nous, nous n'avons pas de marche AR, bééééeee non ! Gooooo ! Et voici la merveille que nous avons déniché pour vous : ermiti beach






(Photos copyrightées de Ermiti beach)

Ici j'ai compté même pas 10 voitures et sur la plage une trentaine de personnes maxi. Il faut dire qu'il fallait descendre à pied, et ça le touriste, il aime pas ! Et puis, pour la trouver cette plage, faut vraiment se perdre en quittant les rues commerçantes, et ça le touriste...air connu.





















(Diverses photos de Paxos)

A Paxos, le meilleur côtoie le pire, mais le pire on connaît, on a déjà vu ailleurs et le meilleur est si beau...

Adieu Paxos, adieu Lakka demain Alizée dirige son nez vers Levkas, l'île et le canal.

A bientôt !


Mise à jour 14/08/2014 à 18H00 locales : Finalement bloqué au port de Levkas pour cause de maladresse. En attendant le plongeur, j'ai réussi à réaliser ma première vidéo. Je tente de la glisser subrepticement ci-après.... (et ça répondra aux questions sur les cigales en même temps)








lundi 11 août 2014

Itakotaké

Prononcez Ithaque au taquet


Je l'avais précédemment évoqué, aujourd'hui je vous raconte notre visite de l'île d'Ithaque il y a quelques jours, oui au mépris le plus complet de toute organisation chronologique des articles. Nous étions le 2 août, huit jours déjà (parce que là, au moment où j'écris nous sommes le 10, et disponibilité d'Internet oblige ce n'est pas nécessairement la date à laquelle l'article sera publié). Donc, après ce vertigineux retour en AR et les quelques précisions nécessaires pour vous guider, fidèles visiteurs du blog que vous êtes, retourner au temps d'Ulysse vous semblera un voyage dans le temps bien ordinaire (comme quoi rien de tel qu'un bon échauffement).

Pourquoi Ulysse allez-vous me dire ? Je note toute la pertinence de cette question, et justement j'y viens. Tout d'abord vous noterez que le 2 août étant nécessairement situé avant le 7 sur l'échelle du temps (par convention, je n'y suis pour rien. Et non, je ne cherche pas à vous embrouiller), nous étions encore 3 à bord puisque mes enfants n'avaient pas encore pris l'avion pour rentrer en France (le 7 donc, pfff). Mais revenons à Ulysse (on est un peu sous son patronnage pour cette odyssée) puisqu'il se chuchote qu'Ithaque est sa patrie. Oui mais voilà, d'autres sous-entendent que ce serait plutôt l'île de Levkas...tout cela passionne les foules il va sans dire, aussi conformément à notre vœu de neutralité, nous ne souhaitons pas entrer dans la polémique et nous n'en ferons pas un fromage (de brebisss bien sûr). Par ailleurs cela est si loin et si vestiges il y a, cela doit ressembler davantage à quelques vagues blocs de pierre taillées  qu'à un palais antique. Laissons donc Paul et Mike en débattre et trancher la question pour nous, et vaquons à nos occupations culturo-touristiques habituelles : la sieste et l'apéro. Heuuuuu je veux dire les visites de musée, l'archéologie, les mathématiques ou la physique quantique et l'étude des planètes bien sûr...

Or donc, nous avions décidé de parcourir l'île par l'intérieur et non par ses côtes, une fois n'étant pas coutume. Armés de nos meilleurs tongs, la chaussure officielle du bord étant le pied nu (oui même si possède 2 pieds,  c'est une expression, ça ne veut pas dire qu'on se déplace à cloche-pied sur le bateau re-pffff ), nous nous sentions ainsi un peu tout endimanchés mais parés et équipés, apte à faire dans des conditions décentes, une bonne marche, 150 m au bas mot nous séparant du loueur de scooter le plus proche...

Vous ne pensiez tout de même pas que nous étions partis pour explorer l'île à pied tout de même !! Chaque époque a son véhicule, Ulysse se déplaçait à dos d'âne pour nous ce sera le scooter (et le dax) !

Passons les difficultés d'équivalence de permis cyclo qui font que Hugo n'avait pas le droit de conduire un scooter ici, et le contrat à mon nom fait en toute illégalité, mais avec la bénédiction de la loueuse (j'aime quand les choses peuvent s'arranger malgré des législations pointilleuses empêcheuses d'explorer en rond), nous voilà partis, Hugo sur le scooter et Camille et moi sur le Dax.

A ce point du récit une parenthèse s'impose (non, pas encore une !) : je devais vous parler du daxou, j'ai un peu hésité à l'amener et puis en fin de compte, j'ai pensé qu'il pourrait me servir pour les explorations des îles en facilitant les déplacements. Pas simple pour lui trouver une place en navigation, mais le cockpit d'Alizée est grand. Pas commode non plus à débarquer sur le quai, il faut que je trouve une planche quelque part. A Corfou je m'en suis fait prêter une par Harry, le super sympa et efficace maître de port du Yacht Club. Une photo valant mieux que toute une explication, voici le Dax :


(Le dax sur le quai derrière Alizée à Lakka / Paxos)

Bon il accuse ses 37 ans et l'île d'Ithaque étant d'origine sismique, les montées étaient poussives avec Camille comme passagère et si nous avions croisé Ulysse pas sûr qu'il ne nous aurait pas doublé avec son âne... j'entend d'ici les ronchons dire que si nous l'avions croisé, il n'aurait pu nous doubler, ce serait ignorer ce qu'est la licence poétique aussi je ne relèverai pas.
Une stratégie différente s'imposant, Camillou a changé de monture et elle a continué le périple en tant que passagère de Hugo (et nous avons re-dépassé Ulysse et son âne). Vive le progrès !!

Bien j'arrête de parler pour ne rien dire et comme vous avez été suffisamment patient pour en arriver à ce point de l'article, je vous mets quelques photos et vidéos d'Ithaque. Accrochez-vous c'est parti et comme nous sommes motorisés, ce sera "au taquet"!













































(Vidéos d'Ithaque remplacées par des photos pour cause de compression de personnel et de budget)