C'est là tout l'avantage du square, ses ombrages me fournissent la fraîcheur, toute relative mais si précieuse d'une après-midi d'août à Corfou (prononcez Kerkira ou Kerkyra). De plus la situation est stratégique car de ma position j'aperçois la citadelle et juste de l'autre côté, la vieille ville. Ajoutez à cela que le moment aussi est propice : ici l'air circule, et de l'air l'après-midi il y en a ! Cela tombe bien la chaleur est extrême. Finalement la nature fait bien les choses, le matin douceur des températures et l'après-midi, chaleur et vent pour tempérer, la climatisation est une invention qui ne sert qu'à enfermer les gens dans des bureaux....
Stratégique car comme cette ville à des quantités de choses à dire, je vais interroger son architecture.
Les bruits de la ville s'estompent et le vent qui circule et serpente entre les ruelles en sifflant module ses soupirs, et peu à peu ce sont des murmures qui me parviennent. D'abord inaudibles puis incompréhensibles et petit à petit s'articulant en des syllabes susurrées. Quelle est cette langue, étrangère mais pourtant si familière? Ce sont les pierres qui me parlent et me content l'histoire de cette ville.
Le language des pierres est partout le même, c'est la langue des occupants successifs, des bâtisseurs successifs, peuples d'invasion ou envahis, guerriers ou fuyant la guerre, agriculteurs ou colons. Je les écoute me dire pourquoi cette ville à su me charmer, pourquoi ici on trouve un mélange d'Italie de ruelles étroites et colorées, de chapelles perdues au détour de l'une d'elles. Pourquoi cet alignement de colonnades en pierre de taille,
paré de lourdes lanternes fait penser à un Paris du XIX ème siècle. Pourquoi cet élancement soudain vers le bleu si pur du ciel d'un fronton portant deux cloches surgissant d'un mur d'une maison par ailleurs banale me fait penser aux conquistadors, à l'Espagne et peut-être même au Mexique?
Et c'est sans doute, parce que ces façades chargées d'histoire, manquent d'entretien que c'est maintenant à Cuba que je pense.
Je suis étourdi, ce voyage dans le temps et les cultures qui se sont encastrées ici pour mon plus grand bonheur, me donnent le tournis. Je sors de ma torpeur et les bruits de la ville se font à nouveau présents, les murmures disparaissent. Ais-je rêvé? Les pierres parlent-elles vraiment ce language universel? Me suis-je assoupi à l'ombre de ce murier platane?
Je repars vers le port, des images plein la tête, le sourire aux lèvres, charmé. Corfou m'a envoûté, Corfou m'a fait voyager. L'espace d'un somme j'étais le vent et les pierres, la ville m'a parlé, merci.
A bientôt Corfou...
Si l'auteur de ces lignes a le tournis, je puis assurer que c'es communicatif, à en lire ce récit. Le lecteur voyage à travers les ruelles en même temps que l'écrivain. On s'y croirait .
RépondreSupprimerCertes, les pierres parlent, elles ont l'histoire des hommes en leur mémoire....
Je suis tout à fait heureuse de t'accompagner dans la découverte de ces lieux magiques, grâce à tes narrations ô combien envoutantes! je m'y croirais, mais je ne peux que rêver.....Je ne m'en prive pas, et je lis et relis ces descriptions fort intéressantes. A très bientôt.
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