lundi 25 août 2014

Zakynthos suite


Sans doute, tout comme moi, ne vous êtes vous jamais rendus sur une autre planète ? Tout comme moi jusqu'à ce jour, jusqu'à ce soir... En fait de planète, je devrais plutôt parler d'univers, une sorte d'univers parallèle dans lequel je me suis retrouvé englouti, après avoir suivi, tout d'abord afin de l'assouvir, ma soif de curiosité touristique, puis avec une avidité grandissante, jusqu'à me laisser entraîner, toute résistance abandonnée, dans l'intimité de la belle inconnue, vous emmenant découvrir cette ville dans mon sillage.
Dans cet autre monde, tout est semblable mais tout est différent. Les lieux, les gens, les choses : tout vous est familier. Et pourtant, rien n'est identique. Vous voici dépaysé alors que vous pourriez très bien être ici chez vous. Commençons par les gens, voulez-vous? Constitués tout comme nous, habillés de la même façon et se déplaçant sur leurs deux jambes, jusque-là rien ne les distingue de vous ou de moi, pas d'extra-terrestres donc. Évidemment c'est lorsque vous les entendez parler que leur origine se révèle, ce sont des "ici", des" autres", des êtres de ce fameux univers. Pas un seul mot de ce qu'ils disent, pas une seule lettre de ce qu'ils écrivent ne vous est compréhensible. Et puis dans ce monde, il y a une chose étrange : nulle part, en aucune circonstance on ne décèle de signe d'énervement, on ne ressent de stress ni ne recense d'agressivité. Par défaut c'est le sourire qui s'affiche, au pire, une indifférence polie. Cette attitude se ressent partout, elle flotte dans les airs. A vrai dire elle doit être quelque chose de fondamental de l'univers en question, puisqu'ici pas plus que dans les îles précédentes, je n'y ai vu l'ombre d'un képi, je n'ai senti l'omniprésence des" pouvoirs publics", ceux que communément (dans notre monde à nous) j'appelle les empêcheurs de tourner en rond. Rien, pas un seul, que ce soit en ville, sur les routes ou ailleurs. Et bien croyez-moi si vous le voulez mais ce monde-là tourne rond, bien rond même. Sans képi. Et bien, vous savez quoi, cela possède une saveur particulière, il règne une ambiance de paix joyeuse empreinte de sérénité. Ce qui est dans l'air ici, qui ne se respire mais se ressent, c'est tout simplement un parfum de liberté. La liberté en tant que bien commun, naturel,  finalement une évidence. La paix sans personne pour nous la garder, comme le disait un humoriste célèbre, mais finalement gardée par tous.

Continuons donc notre visite nocturne de la ville entamée hier, et pour que ce soit plus vivant encore, donnez-moi quelques minutes, j'y retourne.

Ensemble captivé par les charmes subitement dévoilés lors du face à face initial avec cette grande esplanade et ce parfum de liberté qui s'évade de l'échancrure béante, sorte de "corsage" urbain évocateur de promesses plus intimes, je descends, me glissant dans le rétrécissement déjà évoqué, entre tentures et parasols, lesquels parent les commerces plus qui ne les vêtent, jusqu'à cette seconde esplanade, sorte de nombril de la cité.
 Ici on n'est plus attiré, ici on est déjà conquis, parfums, lumières, voilages qui jouent dans la brise chaude du soir, la ville vous tient et vous caresse à la fois, à moins que ce ne soit le contraire.
 Ivresse et volupté, sensation de douceur renforcée par l'extrême tiédeur de l'air, c'est le lieu même qui fournit cette douceur, les pierres au sol et les murs gorgés de cette chaleur emmagasinée dans la journée, circule faiblement et m'enveloppe.
Plus bas encore, plus étroit, presqu'invisible un passage s'est maintenant révélé, lumières tamisées, voilages plus fins, vaporeux presque, plus rares aussi. La chaleur se fait plus intense, l'air ne circulant quasiment plus. C'est une sorte de plongée, une apnée vers des profondeurs inconnues mais que je devine insondables. Sous les arcades qui m'envoutent, échopes et restaurant ou cafés, tout est plus resserré, la proximité est partout, les sourires, les conversations, les regards sont plus proches, plus intimes et vous invitent à continuer encore, plus longtemps, plus bas, plus profondément cette plongée dans Zakynthos.
Je ne sais pas à quel moment précis, j'ai tout à fait perdu le sens du temps et de l'orientation, peut-être est-ce la conséquence d'un air trop pur, trop chaud, l'atmosphère des mondes parallèles si elle n'en est pas moins respirable, peut cependant provoquer une sorte de sur-oxygénation étourdissante. Toujours est-il que lorsque j'ai repris mes esprits, ce sentiment de paix éprouvé plus tôt dans la soirée ne m'avait pas quitté. Je le garde donc et l'emporte avec moi, comme un trésor, c'est un secret que je vous confie.

A bientôt,

2 commentaires:

  1. C'est tellement agréable de lire ton bonheur. profite bien et continue de nous faire rêver. Bisous

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  2. c'est bien sympa de nous faire partager ton sentiment de paix et de sérénité, on te sent totalement envouté, et tu arrives par tes écrits à nous envouter également, je me régale d'autant plus que je vois sur google earth un peu de ce que tu découvres, et j'ai légèrement le sentiment de t'accompagner. à bientôt. (quelques photos?)

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