samedi 2 août 2014

Mille miles




Terre, Terre !!

Lorsque a bord des caravelles de Cristophe Colomb découvrant ce qui sera connu plus tard comme étant les Caraïbes, (mais ce qui pour la postérité restera comme étant  les Amériques), ce cri célèbre retentit, il paraît que la mutinerie était proche d'éclater à bord.

Tout cela se passait bien avant l'invention de la crème mont blanc. Car de nos jours, les navigations mêmes lointaines ne sont plus exposées à ce risque de révolte et tout capitaine souhaitant s'en prémunir devra au préalable à toute traversée ne pas oublier quelques boîtes de la précieuse dans ses stocks. En effet, il suffit de promettre à son (jeune) équipage une part de cette crème onctueuse et disons-le savoureuse, pour que l'attention se porte instantanément sur l'horizon et que les miles parcourus s'avalent d'autant plus facilement qu'ils préfigurent une autre sorte d'ingestion à la saveur connue et unanimement appreciée...

Aucune gloire donc à tirer de cette traversée, et c'est un équipage aguerri, sinon blasé qui observera avec une certaine forme de nonchalance l'apparition sur l'horizon du profil caractéristique de la terre, en l'occurrence l'île de Kefalonia également connue en France sous le nom de Céphalonie.

Ce fut une traversée parfaitement solitaire puisque nous n'aperçumes aucun bateau ni d'autres feux de navigation que les nôtres dont le dandinement régulier au bout de notre étrave contribuait non pour peu à entretenir notre somnolence au cours des longs quarts de nuit. Malgré tout, c'est à vive allure que nous avons effectué cette traversée, profitant des bonnes grâce d'Eole dont la force et la direction dans la fourniture des vents qu'il nous proposa, nous permit de la boucler en 30 heures seulement et de façon confortable (quoique la houle traversière à la fin....mais c'est sans doute mon côté éternel insatisfait qui cherche à s'exprimer ici) et quant à la boucler, il s'agit bien entendu de la traversée, cela va sans dire.

Traversée solitaire donc mais qui tenait sans doute au choix de la route, puisque nous avions choisi de faire cap direct sur la Grèce plutôt que de remonter sous la botte de l'Italie. (D'ailleurs ceux qui me connaissent, savent que de se trouver sous la botte de quiconque ne fait pas partie de ce que j'apprécie le plus.)

Mille miles donc après notre départ de La Ciotat, nous y voici ! La voilà cette terre dont les contours se dessinent peu à peu sur cet horizon que nous ne peuplions jusqu'alors que de contours fantasmés ! Les voici ces îles longtemps rêvées. A nous les petites criques sauvages, les belles navs entre les îles, les ports atypiques où tous les bateaux se mélangent, ferry, yachts, pecheurs.

Mille miles plus loin, nous sommes arrivés au début de quelque chose de nouveau où l'inconnu est la règle. Tout cela est bien rafraîchissant ! 

A bientôt...


2 commentaires:

  1. donc tu avais emporté la fameuse crème pour motiver ton jeune équipage. Tu y es enfin dans tes îles longtemps rêvées, et tu vas pouvoir les découvrir dans leurs moindres petits recoins. En outre tu as encore quelques jours pour découvrir avec tes petits chouchous ces fameuses criques sauvages et bien d'autres belles choses. Régalez-vous! je vous fais d'énormes bisous

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  2. C'est toujours un plaisir de lire les mille et un périples d'Alain le navigateur ! Ces Terres que tu avais imaginées en songe se révèlent enfin sous tes yeux. Leur exploration ne manquera pas d'émerveillement ! Bon séjour ! Sylvie

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