vendredi 22 août 2014
Zakynthos
Pour commencer je dois avertir les amateurs de la marque à la pomme que Zakynthos n'est pas la traduction grecque de MacIntosh. Ce préambule nécessaire étant posé venons en au reste :
Ce soir je suis à Zakynthos. Ou plutôt devrais-je dire j'ai la chance d'y être. En effet, arrivé à l'entrée du port aux alentours de 20h, je me suis vite rendu compte que celui-ci affichait complet... le temps d'aller faire un tour du côté du quai des "locaux" où, semblait-il, on devait pouvoir trouver à caser malgré tout Alizée et ses 4,5m de hanches, je m'aperçois qu'un voilier est en train de sortir du port. Étant donné que j'étais le seul bateau à l'arrivée, ce ne pouvait donc être qu'un "partant". Etonnant à cette heure, mais pourquoi pas ? Rappelez-vous qu'il m'était arrivé la même chose à Port-Cros, il y a un peu plus d'1 mois maintenant. Ni une, ni deux je retourne vers le quai des plaisanciers. Ma place est là... bien sûr. Merci.
Un petit repas vite avalé, et puis douché et changé, je pars visiter la ville dès ce soir.
En effet, elle m'attire. Il faut vous dire qu'ici, le quai est à l'écart de la ville et que bien qu'étant un port, Zakynthos n'est pas tournée vers lui. Je me dirige donc vers le bruit et les lumières, là-bas, ou bout de la digue. Mais d'abord je dois traverser un parking, puis une avenue, très passante. Quand je vous dis que le port n'est pas en ville !
Imaginez, qu'en plus cette avenue n'est pas éclairée. Cette ville ne se livre pas aussi facilement au marin, d'un simple coup d'oeil jeté depuis le pont de son bateau. Elle se mérite, elle se fait désirer, elle vous fait languir. Car ce que j'en aperçois de l'autre côté de l'avenue, semble bien réjouissant. C'est ainsi par une immense esplanade que je vais faire mon entrée, la deuxième donc, dans Zakynthos.
Quelques mètres plus loin, je réalise que le moment est magique. Cette ville qui se cachait presque, s'offre soudain à moi, sans détour, entière, de la même manière qu'une femme qui se donne, totalement. Je suis happé par un tourbillon de lumières et de couleurs. Il y a ces lampadaires et leurs reflets sur le sol couvert de grandes dalles de pierre, il y a ces éclairages, directs ou pas, aux terrasses des restaurants, il y a ce bar lounge avec ses deux terrasses en vis à vis où la totalité de l'éclairage est uniquement réalisé par des photophores translucides dont chacun semble émettre une vibration de lumière qui se répond de l'un à l'autre, dans une sorte de conversation lumineuse. Il y a cette statue de quelque homme célèbre devant laquelle des flashs d'appareils photos lancent des fulgurances bleutées. Je m'asseois sur une margelle en pierre qui jouxte et borde une église, en pierre également. Étourdi, les yeux brillants du reflet de cette symphonie lumineuse, je me concentre pour les empêcher de cligner, afin de ne pas en perdre une seule note.
L'esplanade est très animée, et pour tout dire, il s'y rencontre un trafic automobile intense. Réduit, mais intense. Car ce sont de petites voitures électriques de location aux mains de pilotes débutants ou confirmés, et dont le point commun réside dans un large sourire courant d'une oreille à l'autre, et suivis de près, ou simplement du regard, par des mamans partagées entre fierté et inquiétude. Le décor n'est pas encore tout à fait planté, car tout ce petit univers est bordé de constructions dont l'identité se laisse à peine déceler à celui qui ne penserais pas à lever les yeux. Ces bâtiments à 2 ou 3 étages, dont la vocation commerçante se devine aux larges arcades qui les ouvrent du bas, livrent dans le même temps, l'origine de leur inspiration italienne présumée. Un grand bâtiment, certainement administratif, occupe la majeure partie du fond de la scène, prestigieux, laissant tout de même ouvert sur son flanc une large échancrure.
Cette ville est aguicheuse et elle sait adroitement vous amener dans son cœur. Une fois appâté par cette esplanade, voici que, sous la forme d'une rue qui n'en est pas vraiment une, parce que d'echancrure béante elle est devenue avenue, parce que piétonne de nature, mais aussi parce que cette artère dans toute son évidence se hâte de vous aspirer en usant de son magnétisme, je reprends ma marche, impatient d'en découvrir plus. Insidieusement, je plonge dans les entrailles de cette ville au pouvoir étrange. Une analyse plus approfondie, de type géométrique me démontrerait sans doute que ce dessin de rue dont l'implantation des terrasses et des bâtiments, allant en se rétrécissant, partant d'une grande largeur depuis l'esplanade, pour aboutir presque étroite dans une habile mosaïque de placettes intermediaires et de constructions plus ou moins en retrait, sur une seconde esplanade plus petite, imperceptible depuis le départ, est l'explication rationnelle de cette impression. Mais il en est autrement, car c'est ensemble que terrasses, commerces, bâtiments, éclairages se liguent et vous transportent peu à peu, la ville vous attirant ainsi dans son intimité, irrésistiblement, par la puissance de son pouvoir de séduction.
(A suivre)
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Jolie analogie entre une ville antique et une fille d'Eve. Les inspiratrices que sont les muses ont guidé à merveille la plume du navigateur d'Alizée pour donner à cette description citadine un aspect suggestif des plus évocateurs.
RépondreSupprimerSucculent, élégant, gracieux, délicat, physique, et j'en passe....
Nous avons vraiment hâte d'en savoir plus, il y a du mystère dans l'air.....Tout cela est bien réjouissant! Je te suis avec google earth, à bientôt
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