En effet, l'article qui relatait le franchissement du canal de Corinthe n'a pas été publié pour cause de logiciel de montage vidéo récalcitrant qui n'a su produire que des bugs !! De 15h30 à 19h00 j'ai pesté, recommencé puis re-pesté et recommencé mais rien n'y a fait, bug bug et re-bug. De guerre lasse j'ai jeté l'éponge (dans la douche et je suis allé la prendre du coup). Comme je n'ai fait que des vidéos du canal de Corinthe je remets à plus tard cet article car j'ai déjà beaucoup de retard et j'ai l'intention de le rattraper.
Nous voici donc à Egina, première ile d'une longue liste, j'espère, à m'accueillir en mer Egée. D'ailleurs Egée - Egina, il y a là comme un air de parenté, non ?
Egina se distingue de bien des façons. C'est une ile à portée de main d'Athènes distante d'environ 1/2h de ferry, elle est donc très fréquentée et prisée des Athéniens. Par ailleurs elle est également très fréquentée par les équipages des bateaux de location au départ d'Athènes dont en général c'est la première étape.
Egina est également une ile spécialisée dans la production de pistaches. D'ailleurs en grec on dit souvent egine pour dire pistache. La grèce est l'un des principaux producteur de pistaches au monde et Egina a su faire apprécier son savoir-faire en la matière et obtenir la reconnaissance de sa clientèle pour la qualité de sa production. Fin septembre c'est la récolte et l'occasion de festivités dans la ville. Il y a des stands le long du port qui proposent des pistaches à la vente et des animations dans les rues. Il y a aussi beaucoup de bateaux et je vais faire ici ma première expérience du mouillage sur plusieurs rangs. Vous allez voir c'est simple, il suffisait d'y penser.
Tout d'abord il convient de savoir que les ports de Grèce (hors Athènes) sont très différents de ceux que nous connaissons chez nous. Primo il y a très peu de bateaux de plaisance hormis ceux proposés à la location, essentiellement des voiliers, pour les touristes et donc qui bougent beaucoup. A l'exclusion de ceux-ci, les bateaux sont surtout des bateaux de pêche ou des ferries de toutes tailles voir des hydroglisseurs. Les ports sont donc aménagés en conséquence, c'est à dire qu'ils ne le sont guère justement. Pas de pontons ou très peu, des quais et puis c'est tout. Parfois les ports sont très grands mais donnent de ce fait l'impression d'être vides.
C'est là qu'intervient le génie du navigateur en mal de place à quai. La méthode quasi générale d'amarrage ici est de mouiller l'ancre dans le port puis de reculer à quai sur lequel on passe deux amarres et le tour est joué. Ce qui diffère de ce qui se pratique chez nous ou l'avant du bateau est tenu par une pendille, sorte d'amarre reliée à une chaine mère au fond du port. Quand une première rangée de bateaux est à quai, vu que les ports sont vastes, et bien une deuxième s'installe devant la première sauf qu'en lieu et place de passer deux amarres à quai, elle les passe aux bateaux de la ligne précédente, et ainsi de suite (et ainsi soit-il) sur 3 voir 4 rangées. Le débarquement se faisant en passant à pied, de pont de bateau en pont de bateau jusqu'à atteindre la terre ferme. A Egina, nous étions sur 3 et 4 rangées, autant dire que l'on pouvait quasiment traverser le port à pied sec uniquement en progressant de pont en pont....amusant, non ? Heuuu pour la quiétude pas vraiment, mais sommes nous là pour cela ?
Pour l'anecdote le bateau devant moi est un bateau loué par des hollandais. J'ai un peu discuté avec leur skipper et nous nous sommes retrouvés quelques jours plus tard à Spetses où j'ai eu le plaisir de les dépanner avec du scotch spécial voiles car ils avaient fait un accroc dans leur génois. Puis je les ais revus 2 jours aprés, alors que j'étais à quai dans le chenal de Poros, ils sont passés devant moi à la voile avec une belle balafre bleue dans la voile (c'est la couleur du ruban adhésif que je leur ai passé) avec forces moulinets de bras pour me saluer. Je les ai félicité pour cette belle réparation !!
Je discute un peu aussi avec mes voisins de droite, des athéniens très sympa qui m'indiquent quelques endroits à voir absolument pour la suite de mes pérégrinations. Je note, je note....la veille un voilier charter était à ma gauche et j'avais un peu dialogué avec Peter le skipper, athénien également, qui m'avait aussi indiqué les bons endroits (ceci dit, à ce jour, je me demande s'il existe ici autre chose que de fabuleux endroits...)
Il y a également sur cette île les ruines d'un temple particulièrement bien conservé et restauré : le temple d'Aphaia. Elle était la demi-soeur d'Apollon, très belle et pourchassée par Minos et par les hommes d'une façon générale de ce fait. Elle demande l'aide de sa protectrice qui la fait disparaitre, je vous l'donne Emile, pile à l'endroit où le temple fût bâti. Aphaia signifie l'invisible, je confirme je ne l'ai pas vue...pourtant comme elle était très belle, je vous assure que j'ai bien cherché !!
Un site exceptionnel tout en haut d'une colline boisée de pins d'un vert quasi fluo avec un panaroma de 360 degrés sur le golfe saronique, Aphaiai a bien choisi son endroit pour disparaître !
Autre particularité de l'île c'est Palaiochora qui veut dire ancienne ville (chora signifiant village en grec. Un nom qu'on retrouve souvent dans les îles), un village médiéval adossé à une belle colline, abandonné depuis la nuit des temps (dans les années 1700), où seule les églises sont restées debout car toujours entretenues depuis (les plus anciennes sont quand même datées du quatorzième siècle), ce qui en dit long sur les rapports que le peuple grec entretien avec la religion (ainsi que le nombre : une telle quantité pour un si petit village !). Car ce ne sont pas moins d'une trentaine de chapelles qui restent ainsi les témoins de ce village aujourd'hui disparu. Je les ais vues, et pour certaines d'entre elles, visitées. Pas de doute elles vivent encore de la foi de ceux qui à travers les temps ont perpétués une telle indéfectible fidélité à ces lieux sacrés. Respects !!
Bye bye Egina tu m'as régalée !!
A bientôt pour la suite de l'odyssée !
j'ai eu le tort de regarder les photos avant de lire ton récit, et je me disais"mais il n'y a que des églises sur cette ile!", 35 dit le manuscrit que tu as photographié. J'adore toutes ces vieilles pierres,qui ont plusieurs siècles, j'avais cru comprendre depuis longtemps que les Grecs étaient un peuple très "religieux"Aphaiai a bien de la chance de dormir dans un endroit aussi féérique!
RépondreSupprimerCe doit être bien rigolo la façon de ranger les bateaux au port d'Egina et d'enjamber les ponts successifs pour atteindre le quai,et l'occasion de faire des connaissances, pour la tranquillité....c'est autre chose!! Je sais enfin ce qu'est une pendille(question que je t'avais posée il y a un certain temps et à laquelle je n'avais pas eu de réponse) mais ce n'est pas grave, je m'en suis consolée. Bon, tout cela est bien passionnant et comme tu dis, très beau. Régale toi bien avec les pistaches, veinard! je sais que tu les apprécies, moi aussi. Bonne continuation, à bientôt